s i l v i a v i g n a t o

La radice della menzogna La racine du mensonge

La luce bianca della finestra mi illumina per bene. Chiudo l'acqua e aspetto che le gocce scivolino giù e che il vapore si diradi ; poi mi avvito e mi contorco per avere una visione completa della mia parte posteriore. Il punto che mi interessa è là, bene in vista fra la fine della schiena e le pendici del culo. Liscio. Ci passo sopra una mano e mi concentro sulla sensazione che mi dà. Nessuna sensazione. Sola resta a indicare le esplosioni passate una vaga ombra, ma bisogna essere me per vederla.

Ogni volta che non trovo niente ci casco, e comincio a pensare che è finita per sempre. Questa integrità si farà sempre più solida, quel trapezietto della mia pelle si perderà nella qualunquaggine e nessuno dovrà più chiedermi " Che cos'è ". Niente, un herpes.

Integra e illusa finisco di lavarmi beata. Mi elenco le cose piacevoli che mi aspettano per convincermi che ne vale la pena, mi incremo, mi vesto e vado all'appuntamento.

La lumière blanche de la fenêtre m'éclaire comme il faut. J'arrête l'eau et j'attends que les gouttes glissent et que la vapeur se raréfie ; puis je me visse et je me tortille pour avoir une vision complète de mon côté postérieur. L'endroit qui m'intéresse est là, en pleine vue entre la fin du dos et les débuts du cul. Lisse. J'y passe une main dessus et je me concentre sur la sensation que ça me donne. Pas de sensation. Seule reste pour indiquer les anciennes explosions une ombre vague, mais il faut être moi pour la voir.

Chaque fois que je n'y trouve rien j'y retombe. Je recommence à penser que c'est fini à jamais. Cette intégrité deviendra de plus en plus solide, le petit trapèze de ma peau s'égarera dans la quelquonquitude et personne ne devra plus me demander " Qu'est-ce que c'est ". Rien, un herpès.

Intègre et avec mon illusion je termine de me laver dans la béatitude. Je me fais une liste des choses agréables qui m'attendent pour me convaincre qu'il en vaut la peine, je me tartine, je m'habille et je vais à mon rendez-vous.

In realtà, mi dico, se la prima volta avessi capito come stavano le cose avrei fermato il virus in tempo e non ci sarebbe stato nessun buco. Gli stessi mali colpiscono pero' in maniera diversa e io non l'avevo riconosciuto, percio' gli avevo permesso di crescere e di straziarmi. O l'avevo voluto? Si è preso tutto lo spazio che voleva e adesso mi comanda.

En réalité, je me dis, si la première fois j'avais compris comment c'était j'aurais arrêté le virus à temps et il n'y aurais jamais eu de trou. Mais les mêmes maux frappent de façon différente et je ne l'avais pas reconnu, je lui avais donc permis de grandir et de m'ébranler. Ou plutôt je l'avais voulu? Il a pris tout l'espace qu'il voulait et maintenant il me commande.

Il velluto viola del pantalone e il cotone della mutanda avvolgono il mio culo senza fare distinzioni. Quando sono cosi', fintamente integra, mi sento potente. Se l'ombra non si vede, intendo dire.

In tutto, la potenza dura una settimana. Ho incontrato A lunedi', stasera esco con lui, ho tempo circa fino a venerdi'. Se non ne faccio niente, siamo fregate fino al mese prossimo. O forse no, mica è cosi' prevedibile, ma la minaccia è là.

Prima che adottassi questa politica, quando pensavo che fosse una cosa qualunque, come un brufolo, e non mi disturbava esibirlo, quel cretino di T aveva visto e mi aveva chiesto che cos'è. Un herpes. E che cos'è l'herpes? Potevo essergli riconoscente di non sapere, invece l'ho disprezzato perché non sapeva. Dovendo scegliere fra lui e il mio herpes, sceglievo l'herpes. Da allora ho spesso avuto voglia di menarlo. Allora capirai la fatica : lo disprezzo, ho voglia di menarlo, me ne colpevolizzo, mi libero della colpa, mi rimetto tranquilla. Cos'è questo, un rapporto d'amore?

Nessuno deve vederlo, l'ho capito dopo. Quando c'è, quando pizzica, brucia, diventa rosso, poi si calma a manate di zovirax, quando mi sfiata e mi stende e persino la marijuana mi sembra faticosa devo starmene per i cazzi miei. E' uno sfiato di un magma deleterio, una stigmata passibile di rigenerazione costante.

Oggi, sento qualcosa. Osservo grazie a un sistema di specchi : eccolo là, rosa. La fantasia mi invade di diventare tutta cosi', essere la cicatrice perenne di me stessa. Che schifo, per carità. E' solo un trapezietto. Un po' discosto, verso il fianco, c'è un vago lividino, segno della foga di A per il quale l'ho colpevolizzato a dovere.

Quel trapezietto mi costringe a mentire. A mi telefona e io invento una palla ben organizzata, che dovrebbe permettermi di far passare 15 giorni senza contatti. O cosi', o finisce che ci facciamo del male, come al solito, quindi meglio cosi'.

Le velours violet du pantalon et le coton de la culotte enrobent mon cul sans faire de différences. Quand je suis comme ça, enfin intègre, je me sens puissante. Si l'ombre ne se voit pas, je veux dire.

Cette puissance dure en tout une semaine. J'ai rencontré A lundi, ce soir je sors avec lui, j'ai temps plus ou moins jusqu'à vendredi. Si on n'en fait rien, on est foutues jusqu'au prochain mois. Ou peut-être pas, ce n'est pas si prévisible que ça, mais il menace.

Avant d'adopter cette politique, quand je pensais que c'était une chose sans importance, comme un bouton, et que ça ne me dérangeait pas de le montrer, ce crétin de T avait vu et m'avait demandé ce que c'était. Un herpès. Et c'est quoi, l'herpès? J'aurais pu lui être reconnaissante de ne pas savoir, mais au contraire, je l'ai méprisé. Devant choisir entre lui et mon herpès, je choisissais mon herpès. Tu comprends que c'est fatiguant : je le méprise, j'ai envie de le tabasser, je culpabilise, je me libère de la culpabilité, je retrouve ma tranquillité. C'est quoi, ça, une relation d'amour ?

Personne ne doit le voir, je l'ai compris ensuite. Quand il est là, qu'il gratte, qu'il brûle, devient rouge puis qu'il se calme à coups de zovirax, quand il m'essouffle et me terrasse au point que même la marijuana me semble trop fatiguante, il faut que je reste seule. C'est l'évent d'un magma délétère, un stigmate toujours en passe de se régénérer.

Aujourd'hui, je sens quelque chose. J'observe grâce à un système de miroirs : le voilà, rose. Le fantasme m'envahit de devenir entièrement comme ça, être la cicatrice pérenne de moi-même. Oh là, quel horreur. Ce n'est qu'un petit trapèze. Un peu plus vers le côté il y a une sorte de vague bleu, marque de l'enthousiasme de A qui en a déjà été dûment culpabilisé.

Ce petit trapèze m'oblige de mentir. A me téléphone et j'invente un bobard bien organisé, qui devrait me permettre de passer 15 jours sans contact. Ou bien comme ça, ou bien on finit par se faire du mal, comme d'habitude, donc il vaut maux comme ça.

Silvia PS es-tu conscient que toutes les lettres qui ne peuvent pas prendre d'accent dans ce truc-ci et que j'apostrhophe (cosi', percio') ont un accent grave en italien?
p l e i n e p e a u